Aller-Retour

L'on n'ose se toucher de peur de se froisser.

Samedi 11 décembre 2010 à 20:21

Epilogue

 

Je me suis toujours demandé comment je réagirais lorsque cet amour se casserait :

Je sortais de la douche, le cœur en joie, le sourire grand. J’avais une serviette blanc cassé autour de ma taille fine. Nous venions de faire l’amour. Cet acte qui était devenu banal au fil du temps fut intense ce soir. Tu avais délicatement décollé les vêtements soudés à ma peau tièdes alors que moi je dégrafais ton jeans d’une main habile. Ma langue sur ta peau bouillante avait enfin retrouvé le goût exquis de ton excitation. Ta bouche trottinait avec douceur entre mon cou et mes lèvres. Nos langues ravivées par de envies nouvelles s’entremêlaient dans une explosion de tiédeur. Et ton corps sur moi comme une forteresse, tes gémissements comme des trésors, ton entre-jambes comme un plaisir, ton exaltation comme une merveille, nous salissions ces draps de petits bonheurs épars. Nous nous aimions. Comme ça, simplement, purement, envahi par tant de désirs restés muets. Mon être tremblait de plaisir lorsque tu t’attardais sur mon corps, et moi je pouvais sentir grandir le plaisir quand j’enlaçais ta taille. Puis, tu as déposé ta tête sur mon épaule laissant parcourir ton souffle sur mon corps encore excité. Et là, mes mains froides sont redevenues chaudes, quand j’ai pu à nouveau, laisser glisser mes doigts le long des tiens, là où s’est toujours logé mon bonheur. Soudainement, je me suis senti revivre.

Quelques heures plus tard après ma rencontre avec l’être aimé, je suis là. Là, debout, droit, amoureux. J’ai les cheveux mouillés, une serviette blanc cassé autour de ma taille fine, les mains tremblantes et un sourire triste. Tandis que toi, toi tu es là. Nu, assis un peu en avant, pied droit sur le genou gauche, cigarette à la bouche, tu craches mécaniquement de petits nuages de fumées. Tu es là, assis, triste. Nos quatre pièces et demie ne m’avait jamais paru aussi étouffantes.

D’une voix inaudible, tu as pris la parole.

- Je vais me tirer, dis-tu maladroitement

- Oui.

- Je ne peux pas. Je ne peux pas rester.

- Mes quatre vingts dix jours sont passés.

- Je suis désolé..., dans un sanglot.

- Oui.

Tu quittes le divan manquant de justesse de trébucher… Tu enfiles les mêmes sous-vêtements que la veille, la même chemise, le même pantalon, les mêmes chaussettes, les mêmes chaussures pendant que moi je me gorge de toi pour la dernière fois.

Je n’ai rien fait, vous voyez. Rien. Je n’ai que bougé un peu mes doigts lorsque tu m’as effleuré. Vous savez, on ne peut pas faire grand-chose quand l’Amour nous quitte, surtout si l’on se désire encore. On ne peut que rester là, immobile, à laisser le tout se péter la gueule. On regarde la clef tomber lentement au sol dans un bruit sourd, la porte se fermer dans un grincement strident et c’est tout. Et c’est tout…

.........Je ne bouge pas. Je compte le nombre de pas que tu as déjà fait. Je suis juste à coté d’où tu étais il y a cinq minutes avec ton paquet de Winston Rouge sur la table et ma tête dans mes mains glacées. J'entends tes pas résonner au loin, ton odeur stagne devant la porte, mes pores sont encore gorgés de ta salive, mon coeur en paquebot plonge mon corps dans un mutisme bruyant... J’entends l'énorme porte de l'immeuble claquer.

Par Yumette le Samedi 11 décembre 2010 à 21:59
Woah, c'est très bien écrit et ça m'as vraiment touchée.
Bonne continuation =]
 

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