Aller-Retour

L'on n'ose se toucher de peur de se froisser.

Samedi 11 décembre 2010 à 12:37

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Aujourd'hui encore j'ai hésité une trentaine
de secondes à me foutre sous une voiture.

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Samedi 11 décembre 2010 à 13:29

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La neige de la veille avait déjà fondu. Le blanc était devenu sale et les toits étaient à nouveau bruns, les arbres complètement nus, les pattes des animaux sèches... Les vieilles se brisaient le fémur à redevenir danseuses étoiles sur ces plaques de verglas. Les gens rentraient hâtivement dans le premier endroit chaud qu'ils trouvaient, commandaient cafés, chocolats chaud, thés et attendaient. Ils attendaient que la neige retombe, que le paysage soit à nouveau blanc, que les toits abandonnent la tristesse du brun et qu'aux arbres poussent des feuilles blanches. Ils voulaient la venue des grandes neiges annonciatrices de vraies joies, de rêveries à l'eau de rose. Parce que quand il neige, les gens ont envie de faire l'amour un peu partout, à la cuisine, au salon, devant la cheminée, sur la table à manger, à même le sol, dans un lit, dans la salle de bain, cloués au mur, enchaînés à la chaise. Quand il neige, les gens ont  envie de faire l'amour parce que c'est beau. Parce que c'est beau de voir des petits flocons s'accrochaient aux vitres des voitures. Les amoureux, cafés, chocolats et thés à la main, souhaitent de grandes giboulées pour leurs ébats pendant que moi j'étais à la gare à compter les sous pour savoir si je pourrais te faire l'amour.

Samedi 11 décembre 2010 à 20:21

Epilogue

 

Je me suis toujours demandé comment je réagirais lorsque cet amour se casserait :

Je sortais de la douche, le cœur en joie, le sourire grand. J’avais une serviette blanc cassé autour de ma taille fine. Nous venions de faire l’amour. Cet acte qui était devenu banal au fil du temps fut intense ce soir. Tu avais délicatement décollé les vêtements soudés à ma peau tièdes alors que moi je dégrafais ton jeans d’une main habile. Ma langue sur ta peau bouillante avait enfin retrouvé le goût exquis de ton excitation. Ta bouche trottinait avec douceur entre mon cou et mes lèvres. Nos langues ravivées par de envies nouvelles s’entremêlaient dans une explosion de tiédeur. Et ton corps sur moi comme une forteresse, tes gémissements comme des trésors, ton entre-jambes comme un plaisir, ton exaltation comme une merveille, nous salissions ces draps de petits bonheurs épars. Nous nous aimions. Comme ça, simplement, purement, envahi par tant de désirs restés muets. Mon être tremblait de plaisir lorsque tu t’attardais sur mon corps, et moi je pouvais sentir grandir le plaisir quand j’enlaçais ta taille. Puis, tu as déposé ta tête sur mon épaule laissant parcourir ton souffle sur mon corps encore excité. Et là, mes mains froides sont redevenues chaudes, quand j’ai pu à nouveau, laisser glisser mes doigts le long des tiens, là où s’est toujours logé mon bonheur. Soudainement, je me suis senti revivre.

Quelques heures plus tard après ma rencontre avec l’être aimé, je suis là. Là, debout, droit, amoureux. J’ai les cheveux mouillés, une serviette blanc cassé autour de ma taille fine, les mains tremblantes et un sourire triste. Tandis que toi, toi tu es là. Nu, assis un peu en avant, pied droit sur le genou gauche, cigarette à la bouche, tu craches mécaniquement de petits nuages de fumées. Tu es là, assis, triste. Nos quatre pièces et demie ne m’avait jamais paru aussi étouffantes.

D’une voix inaudible, tu as pris la parole.

- Je vais me tirer, dis-tu maladroitement

- Oui.

- Je ne peux pas. Je ne peux pas rester.

- Mes quatre vingts dix jours sont passés.

- Je suis désolé..., dans un sanglot.

- Oui.

Tu quittes le divan manquant de justesse de trébucher… Tu enfiles les mêmes sous-vêtements que la veille, la même chemise, le même pantalon, les mêmes chaussettes, les mêmes chaussures pendant que moi je me gorge de toi pour la dernière fois.

Je n’ai rien fait, vous voyez. Rien. Je n’ai que bougé un peu mes doigts lorsque tu m’as effleuré. Vous savez, on ne peut pas faire grand-chose quand l’Amour nous quitte, surtout si l’on se désire encore. On ne peut que rester là, immobile, à laisser le tout se péter la gueule. On regarde la clef tomber lentement au sol dans un bruit sourd, la porte se fermer dans un grincement strident et c’est tout. Et c’est tout…

.........Je ne bouge pas. Je compte le nombre de pas que tu as déjà fait. Je suis juste à coté d’où tu étais il y a cinq minutes avec ton paquet de Winston Rouge sur la table et ma tête dans mes mains glacées. J'entends tes pas résonner au loin, ton odeur stagne devant la porte, mes pores sont encore gorgés de ta salive, mon coeur en paquebot plonge mon corps dans un mutisme bruyant... J’entends l'énorme porte de l'immeuble claquer.

Jeudi 16 décembre 2010 à 22:17

Moi, je me vois homme au foyer avec nos chats à nourrir, nos chiens à promener, nos plantes à arroser, nos vêtements à laver et nos gosses à garder... Mais pour ça il faudrait que tu ne sois pas allergique aux poils de chats, que tu aimes les chiens, que tu m'achètes des plantes, que l'on ait des vêtements, que nous fassions des enfants... et surtout vouloir vivre ensemble. Tant pis finalement. Tant pis pour ces deux chats, pour ces deux chiens, pour ces plante et ces vêtements. Ils resteront au magasin. Et les gosses, je les imaginerai puisque tu n'en veux pas. Ca m'est égal si dans dix ans on va parfois au cinéma, si tu m'emmènes visite le monde à l'improviste, si tu chantes encore sous la douche, si tu as encore envie de vivre avec moi, si nous faisons encore l'amour au moins de temps en temps. Tant pis si tu gardes un bout des mes phalanges bien fort des tes mains. Tant pis pour mon appartement pourri aménager à l'arrache puisque nous y serions rarement. Tant pis. Tant pis pour ces quatre animaux qui continueront à crever de faim. Qu'importe ces vêtements qui seront achetés par des cons. Qu'importe ces enfants, je chérirai ceux des autres... Je m'en fous de tout. De tout sauf de toi. Sauf de tes mains différentes, de tes avant-bras musclés, de ton torse chaud, de ton ventre un peu rebondi, de tes genoux cagneux, de tes pieds trop grand. Sauf de ton entre-jambes qui s'excite à la moindre des mes caresses. Tout m'est égal. Sauf lorsque tu frissonnes quand mon souffle chatouille tes tympans. Je peux bien laisser tomber ma vie d'homme au foyer tant que tu gardes quelques unes de mes phalanges dans tes mains.


Vendredi 17 décembre 2010 à 23:45

On s'est promis oralement et par écrit
que nous ferions notre vie ensemble.

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